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Entretien avec Laurie Denelebongard, Responsable qualité Florame

Entretien avec Laurie Denelebongard, Responsable qualité Florame.

Bonjour Laurie, vous êtes la Responsable Qualité des Laboratoires Florame, quel parcours vous a amené à assurer cette fonction primordiale ?

« Une formation scientifique d’abord. Et beaucoup de pratique. Je suis Ingénieur Chimiste Environnementaliste, j’ai obtenu un Diplôme de Recherche Technologique (DRT bac+6) après un baccalauréat scientifique et un cursus technique. J’ai acquis ma compétence au cours de 16 années d’expériences professionnelles dans divers laboratoires, en Provence et ailleurs…et je me suis encore plus spécialisée dans les matières aromatiques dans les Laboratoires Florame. »

Quels sont les exigences que vous avez à gérer au quotidien ?

« Exigences, vous avez adopté le bon terme. Les huiles essentielles et les produits cosmétiques doivent répondre à de nombreuses normes pour que mon service autorise leur commercialisation : Respect des Bonnes Pratiques de Fabrication définies par la loi bien sûr, normes AFNOR, certification BIO… mais aussi respect des propres standards de qualité que Florame a mis en place durant près de vingt-cinq ans ! »

Vu le nombre de machines dans votre laboratoire, il est clair que votre analyse ne se borne pas à contrôler à l’œil nu. Mais quelles sont les investigations auxquelles vous procédez sur les produits Florame?

« Vous savez, l’œil nu garde toute son utilité ! De même que le nez et le doigt dans le cadre du contrôle organoleptique auquel nous procédons de manière systématique. La camomille matricaire doit être joliment bleutée, L’ylang doit garder son parfum si caractéristique, les agrumes une certaine viscosité… »

Vous voulez dire que la machine ne remplace pas l’expérience humaine ?

« C’est exactement cela, rien ne remplace la perception humaine qu’il s’agisse de ses sens ou de son expérience. Mais cela ne veut pas dire que je me séparerais volontiers de mes deux chromatographies et de tous mes autres appareils. Du reste, la qualité de la terre au flacon reste une histoire de femmes et d’hommes qui travaillent dans le même sens. »

Concrètement, que regardez-vous à l’intérieur des huiles essentielles ?

« Mon laboratoire de contrôle qualité procède à plusieurs analyses qui vont permettre de décomposer l’intégralité de la composition chimique de chaque échantillon d’huile essentielle : avec ces méthodes, je peux identifier presque chaque molécule et déterminer quelle en est la proportion. Je compare ensuite ce que je trouve avec ce que je cherche. Nous cherchons à chaque fois l’huile idéale…alors, beaucoup de candidates et peu de lauréates ! »

À vous entendre, on dirait que des pièges existent?

« Bien entendu. Et les pièges sont nombreux : pesticides, traces de métaux lourds, fraudes, en comparant avec la concurrence, on voit vraiment de tout ! Y compris des choses trompeuses et dangereuses. »

L’analyse scientifique est-elle la seule manière de s’en prémunir ?

« L’analyse scientifique est absolument INDISPENSABLE. Même si tous les laboratoires ne s’en souviennent pas toujours…. Heureusement, nous connaissons bien nos champs et nos producteurs, ce qui permet de bien anticiper et de nouer des rapports de confiance qui durent souvent des dizaines d’années.»

Vous-voulez dire que la confiance peut parfois pallier au contrôle qualité ?

« Non rien ne pallie au contrôle qualité. RIEN. Et la qualité Florame est loin de permettre une confiance aveugle : notre rôle est de vérifier. Même lorsque tout a l’air d’être parfait. C’est notre mission. Il ne faut pas oublier que nos produits sont utilisés par des thérapeutes exigeants, intégrés dans des médicaments et même dans l’alimentation quotidienne. »

En dehors de la fraude ou des négligences, quels problèmes bloquants pourriez-vous rencontrer ?

« Nous utilisons dans toute l’activité des laboratoires Florame des matières premières naturelles, certifiées biologiques qui plus est. C’est dire qu’elles sont issues du vivant et qu’elles ont parfois un cycle de vie court qu’il convient de particulièrement surveiller. Une huile végétale, une huile essentielle ou un hydrolat sont des produits beaucoup plus « vivants » que les produits saturés de parabènes, d’huiles minérales et d’agents de texture. »

Mais l’efficacité biologique a un prix n’est-ce pas ?

« Oui. Travailler avec de belles matières premières nécessite un travail constant et rigoureux. Dans mon domaine. C’est parfois éprouvant mais je suis au plus proche du produit. Au sens propre comme au sens figuré ! »

Propos recueillis par Mireille Miconnet, rédactrice chez Florame et passionnée depuis plus de 20 ans par les huiles essentielles.