Aromathérapie,  Huiles Essentielles

Chémotypes ou Principes Actifs

Pour obtenir une huile essentielle de qualité optimale, nombre d’exigences sont à respecter : récolter les plantes des meilleurs terroirs au moment opportun, les préparer et les conserver avec un soin extrême. Pour certaines huiles essentielles, il est indispensable de préciser le chémotype. En effet, après distillation et selon le terroir, une même plante peut présenter une huile essentielle à la composition chimique différente, ce qui va orienter ses propriétés et ses indications thérapeutiques.

QU’EST-CE QUE LE CHÉMOTYPE ?

Fabienne Millet, docteur en pharmacie et expert en aromathérapie explique : Pour certaines huiles essentielles il est nécessaire de préciser « huile essentielle chémotypée ». Cela signifie qu’une même plante aromatique peut produire plusieurs huiles essentielles avec des compositions chimiques différentes à partir d’un même organe. Divers facteurs peuvent intervenir dans cette variation de la composition chimique : la composition du sol sur lequel la plante a poussé ; l’ensoleillement ; l’altitude ; la période de récolte ; le mode de culture. Les constituants ne sont plus en même quantité et parfois certains apparaissent et disparaissent. Le ou les constituants qui ont varié sont appelés chémotype (abréviation ct.). Ce composant n’est pas nécessairement le composant majoritaire.

EXEMPLES

Exemple du romarin officinal Rosmarinus officinalis

Il existe trois huiles essentielles de romarin dont les compositions chimiques présentent des différences importantes :

Il en résulte donc, pour chacune des trois, un usage thérapeutique spécifique. Concernant le thym commun Thymus vulgaris, il existe au moins 7 chémotypes. Par conséquent, il y aura au moins 7 huiles essentielles de thym commun, avec des indications thérapeutiques et des précautions différentes en fonction du chémotype indiqué.

D’AUTRES FAÇONS DE L’EXPRIMER

Jean-Charles Sommerard, Parfums de Confidences : « Il s’agit des composants thérapeutiques de l’huile essentielle. Cette précision est capitale puisque, sous le même nom latin, on trouve des huiles essentielles à la composition biochimique différente, influencée par le terroir, le climat, la période de cueillette. Le type chimique ajoute un plus à la connaissance du produit et permet de l’utiliser correctement. »

Dr Valnet, L’aromathérapie, se soigner par les huiles essentielles : « Les caractéristiques physico chimiques des huiles essentielles sont variables selon beaucoup de facteurs (lieu de provenance, climat et ses diverses modifications – périodes de fortes pluies ou de grandes sécheresses prolongées – époque et moyen de récolte, procédés d’extractions, etc… »

EN CONCLUSION

« L’indication du principe actif ou chémotype est donc indispensable et aide le praticien de santé à pratiquer une aromathérapie sérieuse et adaptée. Par ailleurs, en cas de pénurie, il permet de remplacer l’huile essentielle manquante par une autre contenant une formule similaire.

Exemples : le basilic tropical est constitué d’estragol à plus de 87% ; il peut donc se substituer à l’estragon. Pour des raisons écologiques, on peut remplacer le bois de rose riche en linalol, parfois victime de déforestation, par un laurier du Japon (alias bois de Shiu) Cinnamomum camphora, à chémotype linalol. »

Source : Jean-Charles Sommerard, Parfums de Confidences